
Romain Lange a la Seine-Maritime, et plus particulièrement le Pays de Caux dans la peau, c'est un fait !
Mais c'est aussi un homme qui aime les découvertes et dont le sens du partage et du collectif n'est plus à prouvé. C'est un peu de tout cela que vous retrouvez sur la plateforme libre Openagenda qu'il a créé avec son, tout aussi passionné cousin, Kaore Olafsson, et que nous utilisons pour nos agendas participatifs. Dans cet interview vous en saurez plus sur cette belle idée qui est en train de devenir un véritable succès, vous découvrirez également ses coups de cœur sur le département, patrimoine, initiatives locales, associations... le Pays de Caux est à l'honneur.
L'interview :
Bonjour Romain, peux tu te présenter en quelques mots pour nos internautes ?
Bonjour, je suis né à Saint Valéry en Caux en 1981, j’ai donc 38 ans déjà. J’ai grandi dans la campagne, et la campagne c’est comme la ville : un territoire foisonnant d’événements, ils sont
simplement encore plus éparpillés que dans une ville.
Je pense que tout vient de là, de ce souhait de savoir ce qu’il se passe au-delà des haies et des levées, dans notre pays de mucheux.
Peux-tu nous dire ce que représente la Seine-Maritime pour toi ?
Est cheu mai !
C’est un territoire qui change vite et l’on ne s’en rend pas toujours compte. Quelqu’un de 1919 arrivant aujourd’hui ne reconnaîtrait pas la langue, les paysages, les métiers, la société. Quand
j’étais petit je trouvais qu’il n’y avait pas grand chose à faire et j’avais hâte d’aller voir ailleurs. Aujourd’hui je vais de découverte en découverte à chaque passage : il y a des tas de
choses à voir, à faire, des gens passionnés et passionnants.
Quels est ton lieu coup de cœur patrimoine sur le département ?
Le cloître des Pénitents à Saint Valéry. J’ai toujours rêvé d’investir le lieu pour en faire un espace mixte avec spectacles, résidences, ateliers et restaurant.

Aurais tu aussi des projets, des artistes ou des des commerces que tu souhaiterais citer et faire découvrir ?
Pour les ouvrages du cru :
Les photos de Georges Marchand, dont je suis un arrière-petit enfant, il était libraire et fut l’un des premiers à photographier Dieppe et ses environs en 1900, initialement pour produire des
cartes postales en vente dans la librairie.
https://patrimoine.dieppe.fr/collection-marchand
Le livre de “Pays de Caux”, de Pascal Bouchard, Didier Le Scour, qui explore justement ce qu’était le pays de Caux, l’organisation des fermes, la soupe de cossard, les tresses de paille au moment des moissons, etc.
Tout, absolument tout de Jean Avenel, le Molière cauchois, dont ma sœur et moi connaissons tous les dialogues par cœur.
Je trouve formidable le travail de la Loure pour la sauvegarde du patrimoine oral http://patrimoine-oral.org/dyn/portal/index.seam?page=home&fonds=2
Patrick Monville, de l’association Clos-Masure, fait un travail remarquable de sauvegarde du matériel agricole ancien.
http://clos.masure.free.fr/
Pour le passé récent :
J’ai souvenir du meilleur grog de ma vie, chez Marie-Clémence Raimbourg à Grainville-la-Teinturière, qui était une cousine de Bourvil, après un après-midi de pluie. Le bar-restaurant est toujours là, à côté du charcutier-coiffeur.

Il y avait un concours d’attelage autour du Château de Cany. J’y allais petit, plus grand j’ai même été intérimaire pour le montage des box. Je ne connais pas l’histoire mais ça s’est arrêté. C’est bien dommage car c’était beau de voir des compétitions de voitures à cheval dans le parc du château. Les voitures ont un aspect perfectionné étonnant pour des véhicules attelés.
Pour les choses d’aujourd’hui :
j’aime beaucoup les concerts l’été à la cabane à frite de Veulettes, c’est simple, c’est beau, les musiciens sont bons, c’est génial.
Avec Classique Albâtre, grâce à Hélio Vida, nous avons la chance de voir dans nos villages, pour un prix accessible, des concerts classiques par les meilleurs artistes du monde, c’est une chance énorme. Même si l’on n’aime pas forcément le classique, j’encourage vraiment à y aller, par curiosité, on en ressort surpris.
Je suis admiratif des initiatives des commerçantes et commerçants de Saint Valéry, comme lorsqu’ils ont réalisé la série de photos “les gens de Saint Val”, avec la photographe Bettina Clasen, puis organisé une expo en plein air. Des commerçants qui s’unissent pour réaliser un travail artistique, s’amuser et le partage, c’est beau. Enfin, il y a plein de courses à pieds et à vélo auxquelles je voudrais participer plus souvent. Il y a du monde sur Strava dans le Pays de Caux, ça galope.
Passons au site openagenda que tu a créé avec ton cousin Kaore Olafsson, une plateforme participative et collaborative de gestion d’agendas, peut tu nous en dire plus sur la création, l’histoire du projet, vos motivations… ?

J’ai créé OpenAgenda avec un cousin. Nous étions tous deux en VIE à l’étranger, moi au Cameroun, lui aux Emirats.
Un week-end, nous nous sommes retrouvés tous les deux à Paris et avons voulu sortir : ce fut une galère de trouver les événements du soir-même pas loin. J’ai mené mon enquête pour comprendre comment était produite l’info et pourquoi elle circulait mal.
Dans la même semaine, j’ai fait deux rencontres-clés : la responsable communication d’une salle de spectacle communale m’a montré un tableau excel imprimé et punaisé à côté de son écran, avec les 70 supports où elle devait copier-coller chacun de ses événements.
La programmation était préparé sur un tableau en interne, quand c’était validé il fallait le saisir sur un wordpress pour le site web, sur Indesign pour le programme papier, parfois créer une billetterie, sur un outil de publipostage, sur le site de la ville, du département, de la région, de l’office de tourisme, du comité départemental de tourisme, du comité régional de tourisme, sur les sites spécialisés, etc.
Sur son clavier, les touches Ctrl, C et V était effacées.
Seconde rencontre au Paris-Normandie, où l’on m’a expliqué que celui qui devait faire la rubrique événements était tiré à la courte paille tant c’était laborieux à faire : il fallait trouver de l’info reçue par mail, par courrier, par fax, en ligne, puis tout recopier dans un fichier. Bref, le métier des moines copistes était bien vivant. Le problème venait d’une série d’outils cloisonnés, ne suivant aucun standard commun. L’information ne sautait une cloison qu’au prix d’une saisie manuelle.
C’est là que nous avons créé d’abord Cibul (oui, comme les remorques agricoles), puis OpenAgenda. L’idée est que chaque organisateur dispose d’un agenda téléchargeable, où il tape ses événements une seule fois. Cela respecte les standards utiles, l’organisateur peut exporter ses événements où il veut, et chacun peut librement télécharger et relayer sa programmation.
En partant d’un outil utile aux organisateurs, nous proposons maintenant des fonction adaptées aux grands événements et aux territoires.
OpenAgenda est aujourd’hui disponible en 5 langues et utilisé par 5 ministères, des fédérations et plus de 100 collectivités.
Est ce que la plateforme est utilisée en Seine-Maritime, si oui par quel genre de structures ?
Plus de 9 000 événements ont été annoncés en Seine-Maritime depuis nos débuts, directement par les organisateurs dans la plupart des cas. Soit ils éditent leur propre agenda, soit ils contribuent à de grands agendas, tels ceux de la Fête de la Musique ou des Journées Européennes du Patrimoine. Rouen Métropole recense activement les événements de son territoire via OpenAgenda.
Un mot de la fin pour celles et ceux qui lisent cet interview ?
Il y a mille choses à faire aux pays de Caux.
Les foire à tout et vide-grenier tous les week-ends l’été.
Visiter la sucrerie de Fontaine-le-Dun, à partir d’octobre.
En juin, pendant Rendez-vous aux Jardins, visiter le jardin fou, tout en graines volées, de Normanville.
Suivre les Rencontres sur le plateau (ça je suis obligé de le dire, car ma môman en fait
partie).
Le festival de l’image au Rayon Vert à Saint Valéry et les concerts de Classique Albâtre.
La véloroute du lin est géniale. Passez au café des glaces à Cany pour un chocolat chaud, puis poursuivez jusqu’à Veulettes pour un concert en plein air devant la cabane à frites.
Et si vous avez vraiment beaucoup beaucoup de chance (et du temps devant vous), vous pourrez admirer une collection de créations ludiques et déjantées unique en son genre https://www.facebook.com/pg/labaladededominique
En savoir plus sur openagenda :

Pour découvrir les agendas ou créer le votre, c'est par la : https://openagenda.com/
Vous l'aurez sans doute remarqué, et de toute façon nous ne nous en cachons pas dans le préambule à cet interview, nous utilisons la plateforme openagenda pour ce site, mais pourquoi ? Tout simplement car c'est une plateforme libre, basée sur le fait de pouvoir partager ces agendas facilement sur tous les supports possibles ( sites internets, réseaux sociaux, PDF...), et ce, sans besoin de connaissances informatiques. Bien sur si l'on souhaite personnaliser les codes d'insertion sur son site, la, il faut des bases. Autre avantage de la plateforme, les agrégations : Chacun peut ajouter l'événement d'un agenda dans le sien d'un simple clic, et enfin, il est important de préciser que tout cela est gratuit ! Bien sur si vous souhaitez que les équipes d'openagenda gèrent la partie technique et visuelle de vos agendas, c'est différent (mais très raisonnable), sinon , pour une utilisation telle que la notre, tout est vraiment gratuit, et Romain ainsi que ses acolytes seront toujours la en cas de question .
Écrire commentaire