UN PLUI très contesté !

Associations et collectifs citoyens sont en ce moment très remontés contre le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI) prévu pour la période 2020 à 2033 sur la Métropole Rouen-Normandie. Pourquoi ? Simplement car en dépit d’effets d'annonce de la Métropole et de la volonté, au moins affichée, du gouvernement de ne plus consommer de terres agricoles pour l'urbanisation, ce ne sont pas moins de 1020 hectares qui sont promis aux bulldozers, sonnant le glas des dernières fermes de la Métropole ainsi que de nombreux vergers, de surfaces cultivées et de zones de forêts urbaines... Si vous voulez approfondir le sujet après la lecture de cette page, faite un tour sur le site de Bouillons Terre d'avenir pour un dossier complet et très bien documenté : http://www.lafermedesbouillons.fr
M.A.J. 15/09/19 : Étant donné l'enjeu, alternative76.fr en tant que média citoyen s'engage sur le sujet et rejoint les signataires de l'appel !
L'appel des association :
Un appel pour un PLUI moins destructeur de nature à été lancé à l'initiative de plusieurs associations, nous vous le proposons au format photo, vous n'avez qu'à cliquer dessus pour l'agrandir...
Les associations signataires :
L'article de Bouillons Terres d’Avenir pour tout comprendre :
Nous vous proposons l'article complet de l'association Bouillons Terres d'avenir, tel que sur leur site (http://www.lafermedesbouillons.fr), pour bien comprendre les enjeux du PLUI :
Présentation générale des PLU, puis examen synthétique du PLUI de la Métropole de Rouen, avec mise en évidence du côté destructeur et des aspects cachés.
1- Cadre général du Plan Local d’Urbanisme (PLU)
Les documents d’urbanisme visent à répondre aux besoins quotidiens des habitants en cherchant à préserver et développer la qualité du cadre de vie, en adaptant l’organisation territoriale selon la démographie, en promouvant la mixité sociale et en garantissant le maintien de la nature dans les secteurs urbanisés.
Ces documents permettent de définir des orientations en matière de préservation des espaces naturels agricoles et forestiers, d’habitat, de transport et déplacement, de performance environnementale et énergétique, d’aménagement commercial, de qualité urbaine, architecturale et paysagère.
Le PLU divise l’espace en 4 zones :
– les zones urbaines (ZU) accueillent l’habitat, les activités économiques, différentes infrastructures
– les zones agricoles (ZA) sont réservées aux activités de production agricole : champs, prairies, vergers, fermes
– les zone naturelles (ZN) avec les forêts , les espaces ouverts, les zones de loisirs
– les zones à urbaniser (ZAU) pour celles qu’il est prévu de faire passer de l’état agricole ou naturel vers l’état urbanisé.
C’est le développement continu de ces zones AU qui fait disparaître sous le béton un département français tous les 7 ans.
2- Description du PLUI de Rouen Métropole 2020 – 2033
Jusqu’à maintenant, les PLU étaient entre les mains des 71 communes de la Métropole. A partir de 2020, cette responsabilité revient à la Métropole Rouen Normandie dans le cadre d’un Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI).
Le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal affiche les enjeux et ambitions pour la période 2020 – 2033. Et manifestement, l’avenir dessiné est moins vertueux que celui annoncé !
En effet, 1 020 hectares (ha) sont promis aux bulldozers. Une réduction de moins de 25% par rapport aux consommations de l’exercice précédent, pourtant jugé largement dispendieux.
Avec la disparition :
- des dernières fermes et champs en cœur de ville (Canteleu, Bonsecours, Bihorel, Bois-Guillaume, ….),
- de vergers (Jumièges, …),
- de nombreuses surfaces cultivées proches des zones urbaines et propices à la réalisation d’une ceinture maraîchère,
- de forêts urbaines ou péri-urbaines, poumons de notre territoire…
C’est une partie riche et précieuse de notre territoire qui est définitivement détruite.
Dans le détail, quelles utilisations sont prévues pour ces 1 020 ha de terres agricoles et naturelles menacées d’urbanisation ?
- Habitat : 360 ha
- Activités économiques : 300 ha
- Équipements / infrastructures : 250 ha
- Espaces en cours d’évolution : 110 ha
3- Zones d’ombre du PLUI
Le problème du changement de référentiel
Ce PLUI est le premier conduit par la Métropole. Il fait suite à près de 71 PLU communaux construits selon des méthodes et des objectifs différents. Un des premiers travaux de la Métropole a été
de réaliser une synthèse et une harmonisation entre les documents d’urbanisme existants.
Il en résulte une grande difficulté à appréhender l’évolution entre l’avant PLUI (complètement retravaillé et donc un peu arbitraire) et le nouveau projet de PLUI.
En particulier, la Métropole annonce que les 1020 hectares de terres voués à l’urbanisation n’intègrent pas 300 hectares qui étaient « à urbaniser », qui restent à urbaniser, mais qui
ont été décrétés déjà urbanisés.
Donc 300 hectares qui risquaient de peser lourd dans l’image « bétonneuse » de la Métropole qui sont masqués, « ni vus ni connus ».
Le grand flou sur les infrastructures et grands projets
Le document « Evaluation Environnementale » du PLUI évoque 3 grands projets : la Liaison A28-A13, le Contournement de l’agglomération elbeuvienne, la ligne de train Ligne Nouvelle
Paris-Normandie.
250 hectares sont prévus en extension pour la réalisation de « toutes » les infrastructures sur la période du PLUI, dont 243 hectares pour la Liaison autoroutière A28-A13. Rien n’est
dit sur les autres infrastructures, mais il ne reste que 7 hectares (???).
La réponse est peut-être à chercher dans la création d’un zonage « hybride » pour les infrastructures : des zones agricoles ZA ou naturelles ZN affectées d’un suffixe infrastructure
« ir » (ZA-ir, ZN-ir). Sans doute des champs ou forêts autoroute; mais 920 hectares, quand même !
Donc, l’annonce de 1020 hectares en urbanisation nouvelle, c’est sans compter les gros à-côté. Attention aux mauvaises surprises.
Ci-dessous, les zones menacées :

Les actions à venir avant la date fatidique du 01 octobre 2019 :
L'enquête publique n'est ouverte que jusqu'au 01 octobre, il sera donc ensuite trop tard pour se mobiliser, proposer des solutions alternatives et les faire valoir à la place du plan actuel , voila pourquoi les associations sont très présentes sur le terrain en ce moment,
voila les actions prévus au jour de parution de cet article pour Bouillons Terre d'Avenir :
Présences sur les lieux de l’enquête :
- jeudi 12 septembre, 14h30 – 16h : présence à la commission d’enquête à la mairie de Rouen
N’hésitez pas à venir nous rencontrer ou contribuer à ce moment-là si vous êtes disponible !
Autres actions à venir :
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Exposition, mini-conférences, échanges, ciné-débats… organisés par Bouillons terres d’avenir, à la Friche Lucien, Place Carnot à Rouen :
- mercredi 11 septembre, 18h30 à 21h30
- mercredi 18 septembre, 18h à 20h
- jeudi 19, vendredi 20 et samedi 21 septembre, 18h – 21h
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Présence sur les marchés de la Métropole :
- mardi 10 septembre, 10h – 12h, à Duclair
- samedi 14 septembre, 10h – 12h, à Elbeuf
- samedi 15 septembre, 10h – 12h, à Sotteville
Et aussi :
Lettre ouverte à la Métropole de Rouen, Hôtel-de-Ville de Rouen, jeudi 12 septembre de 15h à 16h
Participation à la réunion publique du groupe local Prévôtière, salle Jean Texcier, 78 rue Jean Texcier à Rouen : jeudi 12 septembre, 19h (préservation des terres situées à Bihorel-Bois-Guillaume)
Visite de site menacé à Saint-Etienne-du-Rouvray, le lundi 16 septembre de 18h à 19h30.
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