Des seinomarins mobilisés !
Les 1er et 9 mai ont rassemblé les citoyens, c'est le moins que l'on puisse dire ! Pour vous rendre compte de ces deux belles journées, nous vous proposons les photos et vidéos du média citoyen L'OCN (L'Œil de Citoyens Normands) qui était présent sur Rouen. Et comme on entend tout et surtout n'importe quoi sur le 1er mai, nous commencerons l'article par un bref historique de cette journée.
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1er mai : histoire et bilan de la journée à Rouen
Un peu d'histoire :
Dernièrement nous entendons tout et son contraire à propos de la journée du 1er mai, certains allant jusqu'à nous expliquer qu'il s'agit d'un jour ou l'on fête le travail… Ce qu'avant seul Pétain avait fait, comme vous pourrez le voir plus bas dans cet article...
Il était donc important de rappeler qu'il s'agit d'une journée de lutte des travailleurs et de rappel des luttes passées.
Il serait donc finalement plus juste d'appeler à nouveau cette journée : Journée internationale des travailleurs, plutôt que fête du travail !
Tout a commencé en Australie, le 21 avril 1856, ou des travailleurs se sont mis en grève une journée pour demander la journée de 8 heures de travail. Suite au succès de la journée, celle-ci perdurera dans le temps.
Ensuite en 1884, les syndicats américains se lancèrent eux aussi dans cette bataille pour la journée de 8 heures. La date du 1er mai fut choisie car il s’agissait du jour du début de l'année comptable et où se terminaient les contrats de la plupart des ouvriers. Les syndicats se donnaient deux ans pour obtenir gain de cause, et après la grève du 1er mai 1886 qui fut largement suivie par les ouvriers dans tout le pays, 200 000 travailleurs américains ont obtenu cette fameuse journée de huit heures.
Mais 1886 marque également le début de répressions plus ou moins sanglantes et brutales lors de ces journées des travailleurs.
Fort du succès de la journée, le mouvement perdura, et "le 3 mai à Chicago, trois grévistes meurent et le lendemain sept policiers seront tués lors d’une marche de protestation. Cinq syndicalistes anarchistes seront alors condamnés à mort et exécutés l’année suivante pour finalement être reconnus innocents, victimes d’un complot politico-policier" (source : agirenfrancais.com) .
En France, c'est 1889 que la IIe Internationale socialiste se réuni à Paris pour le centenaire de la Révolution Française fait du 1er mai la journée internationale des travailleurs en mémoire des manifestations de Chicago, la principale demande est la aussi la journée de 8 heures (Qui sera obtenue en 1919). Deux ans plus tard, comme à Chicago, le mouvement est marqué par un dramatique incident : Dans le Nord du pays, l’armée tire sur les grévistes absolument pacifiques. Il y aura 9 morts et plus de 30 blessés. Ce drame, finira d’enraciner dans la tradition de lutte des ouvriers, cette journée du 1er mai, puisque la Belgique et la Russie puis la plupart des pays suivront.
En ce qui concerne la France, un retour en arrière sous Pétain à lieu : "Le 24 avril 1941, le maréchal Pétain instaure officiellement par la loi Belin le 1er mai comme « la fête du Travail et de la Concorde sociale », appliquant ainsi la devise Travail, Famille, Patrie : par son refus à la fois du capitalisme et du socialisme, le régime pétainiste recherche une troisième voie fondée sur le corporatisme, débaptisant « la fête des travailleurs » qui faisait trop référence à la lutte des classes. À l’initiative de René Belin, ancien dirigeant de l’aile anticommuniste de la CGT (Confédération générale du travail) devenu secrétaire d’État au travail dans le gouvernement de François Darlan, le jour devient férié, chômé et payé. La radio ne manque pas de souligner que le 1er mai coïncide aussi avec la fête du saint patron du maréchal, saint Philippe. L’églantine rouge, associée à la gauche, est remplacée par le muguet. Cette fête disparaît à la Libération." (Source Wikipédia)
Après la libération, le nouveau gouvernement français redonnera au 1er mai son sens premier (sans toutefois en changer le nom…), et en fera un jour férié (cad : Payé et non travaillé) à partir de 1947. Alors que sur les dernières années la journée, hormis pour les syndicats, était surtout l'occasion de détente, un regain de luttes, et surtout leur convergence est à noté pour cette année 2019, puisqu'au delà des droits des travailleurs, c'est toute l'économie, et l'urgence écologique qui sont mises en avant également.
Résumée de la journée à Rouen par l'OCN :
Textes et photos de OCN (Œil de Citoyens Normands) :
Syndicats et Gilets Jaunes se sont réunis, le 1er mai, à l'occasion de la Fête du Travail, à Rouen, dans un grand cortège multi couleurs !
Une mobilisation, plutôt, forte pour Rouen avec quelques milliers de manifestants qui ont fait le déplacement autour des droits des travailleurs, des acquis sociaux et de l'écologie !
Pas de heurt, ni de casse, ni de tension particulière dans la matinée et une ambiance très conviviale, chantante, qui a permis aux familles, aux personnes âgées, aux personnes à mobilité réduite, de défiler sans risque !
La plupart des syndicats et syndiqués, sont rentrés à la fin de la marche du matin, mais d'autres sont restés l'après-midi, quelques centaines de manifestants tout de même, réunis pour se rendre sur les quais et se montrer lors des 24h motonautique !
Alors que les manifestants étaient sur les quais, pacifiquement, un premier cordon de police s'est formée pour faire remonter le cortège et éviter qu'il s'introduise au niveau des motonautiques, alors qu'aucun n'arrêté préfectoral interdisait les quais et qu'aucune entrave à la loi n'était en cours… Contestant cet interdit "spontané" qui remet en cause le droit de se réunir pacifiquement, sans entrave à la loi, les manifestants ont passé le premier cordon de police, en sous effectif, pour se voir vraiment bloqués, cette fois face à un second cordon, plus conséquent ! Les manifestants ont du alors faire demi-tour, sans trouver de justification à cet interdit…
09 mai : Une convergence des luttes toujours timide, mais réelle
A Rouen, ce 09 mai était placé sous le signe du rassemblement. Rassemblement de tous les syndicats, ce qui n'est pas si fréquent ces derniers temps, mais également au delà. En effet le cortège plutôt important (environ 3500 personnes) rassemblait également des Gilets Jaunes, des Stylos Rouges, des militants écologistes, des représentants de divers luttes citoyennes locales ou nationales. Economie, éducation nationale, santé et écologie étaient donc au programme, même si certains comme l'OCN ou plusieurs syndiqués regrettent que la convergence des luttes soit encore si "timide" :
Parole de l'OCN :
" Un premier pas dans cette convergence des luttes "timide" qui se traduit par un cortège découpé par couleurs syndicales ! Certains sont, tout de même, sortis de leur rang pour aller vers les autres et mettre une touche de couleur dans les autres parties du cortège ! Une culture et une histoire syndicales, encore, difficile à faire bouger ! Les syndiqués (au niveau des individus) ont pourtant cette volonté lorsqu'on échange avec eux, pour la plupart, d'aller vers les autres, de mutualiser leurs revendications mais les structures syndicales ne semblent pas encore prêtes à franchir le pas ! "
" De mon regard, les revendications "corporatistes" permettent à chacun de se sentir concerné, de par son métier, son champ professionnel ! Mais celles-ci sont la porte d'entrée dans la lutte et ne sont que les conséquences d'une seule chose ! Le système économique et politique actuelle ! Il s'agit, maintenant, d'aller chacun au delà de ses propres intérêts et de pointer du doigt la cause commune à nos peines et aux maux de la société ! Quand ce combat collectif arrivera à ses fins, ensuite, nous pourrons redessiner le paysage politique et militant et prendre le loisir de discuter, échanger, construire ensemble ! "
Des manifestations avaient également lieu au Havre ou environ 2500 personnes étaient réunies ainsi qu'à Dieppe ou nous n'avons pas de chiffres fiables au moment d'écrire cet article. Dans ces deux villes les cortèges étaient tout autant représentatifs de la diversité des luttes du moment que sur Rouen
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