Les assistant(e)s maternel(le)s plus mobilisé(e)s que jamais.
Après une première grande journée d'action le 07 janvier devant les Pôles Emploi, les assistant(e)s maternel(le)s remettent cela le 02 février place Saint-Sever à Rouen, mais pourquoi cette grogne des Gilets Roses ?
C'est ce que nous allons voir avec un texte du collectif, puis en laissant la parole aux principal(e)s concerné(e)s :
Un texte du collectif des Gilets Roses :
Nous vous proposons ce texte, parfait résumé du nouveau problème des assistant(e)s maternel(le)s et qui provient d'un tract du mouvement des Gilets Roses :
"Le gouvernement a lancé le processus de renégociation de la convention UNEDIC, c'est dans ce cadre qu'il entend imposer plus de 3 milliards d'économie aux partenaires sociaux. Des économies drastiques qui ne sont pas sans conséquence sur le quotidien des assistantes maternelles.
Alors que jusqu'à présent, la perte d'une partie de son activité suite à un déménagement, l'entrée à l'école de l'enfant, ou la perte d'emploi du particulier employeur pouvait être compensée par Pôle Emploi, le scénario proposé par le MEDEF visant à diminuer le complément d'activité est totalement inadmissible pour des salariés qui permettent à des millions de français de faire garder leurs enfants et ainsi pouvoir aller travailler !
La réforme envisagée par le gouvernement va nous rendre encore plus précaire, refusons la régression sociale ! "
Parole aux assistant(e)s maternelles :

Le groupe facebook Assmats en colère du 76 et 27 contre la réforme du cumul emploi-chômage :
https://www.facebook.com/groups/554212238420728/
Et le groupe Assistants maternels en colère « Gilets Roses » :
Nous donnons la parole à Claudy Eudeline assistante maternelle, membre de l'association Les Petites Gambettes à Petit-Quevilly :
Notre première revendication est la réforme pour le calcul du cumul-emploi-travail : c’est-à-dire lorsque nous perdons un contrat (entrée à l’école, déménagement ou autre) nous pouvons avoir une compensation de cette perte de salaire par une indemnisation du Pole Emploi en attendant de retrouver un contrat. Or ce nouveau calcul sera forcément à notre désavantage !!! Nous travaillons déjà bien plus que 39h/semaine payée entre 3€ et 3,50€ de l’heure!!! Donc le calcul est en fonction de ce salaire horaire déjà pas mirobolant...
Les assmats en couple peuvent s’en sortir grâce au salaire du conjoint (s’il en a un) mais les assmats seules ne pourront pas !!! Imaginez... vous touchez 1000€ un mois et dès le départ d’un enfant vous tombez à 600€... vous faites comment concrètement ???
Autre problème : la vaccination obligatoire des enfants ... si un parent dont vous gardez l’enfant ne veut pas faire vacciner son enfant - sans raison valable- vous ne devez plus accueillir l’enfant !!! Donc vous devez démissionner !!! Qui dit démission (pour faute de l’employeur certes) dit problème avec Pole Emploi pour faire valoir ses droits à indemnisation... pas normal que l’employé (l’assmat) soit pénalisé dans ce cas de figure !!!
Ce métier est bien particulier : nous ne pouvons pas trouver d’employeur comme n’importe quel emploi.... les parents ne s’inscrivent pas au Pole Emploi comme employeur mais cherchent une assmat par le biais des listes éditées par les pmi ou les RAM (relai d’assistantes maternelles)...
...Et à Carole Fontaine, assistante maternelle, présidente/fondatrice des Fripouilles depuis 2002 et représentante des assistant(s) maternel(le)s en gilets roses pour les départements 76 et 27.
Nous somme un collectif d'assistant(e)s maternel(le)s national en "gilets roses" qui contestons contre la future réforme du cumul emploi-chômage en cas d'activité réduite ou conservé.
Je suis Carole Fontaine, assistante maternelle depuis 20 ans, présidente/fondatrice d'une association d'assistant(e)s maternel(le)s depuis 2002 sur Le Petit-Quevilly et la représente des assistant(s) maternel(le)s en gilets roses pour les départements 76 et 27. J'ai déjà organisé deux manifestations le 7 et 12 janvier pour justement commencer à faire bouger les choses. Nous avons eu l'aide de certains médias qui ont publié des articles et ça a permis d'alerter un peu les gens de notre département. Grâce au groupe sur Facebook assistants maternels en colère " Gilets Roses" où nous sommes plus de 9000 membres, 2 syndicats (CGT et FO) nous soutiennent depuis le 14 janvier.
La ministre du travail, Muriel Pénicaud, souhaite revoir les règles de cumul à la baisse afin d'inciter la reprise d'emploi. Nous ne pouvons pas accepter que cette réforme passe pour notre profession. Il ne faut pas oublier que nous ne pouvons pas nous inscrire dans les différentes boites d'interim, que nous ne pouvons pas rechercher du travail dans les annonces de Pôle emploi… Non, car les parents ne vont pas chercher leur futur "assmat" dans ces établissements. Nous ne pouvons pas aller au devant de notre futur employeur pour leur proposer nos services. C'est le contraire qui se passe, nous devons attendre qu'un employeur se manifeste pour pouvoir postuler.
Si cette réforme passe, comment allons nous faire lorsque nous perdrons un ou deux contrats dû à l'entrée des enfants à l'école, déménagement ou autres ? Aujourd'hui nous pouvons percevoir, sous certaines conditions (tel que perdre plus de 30% de notre salaire mensuel par exemple) une indemnité de 57% à 75% du revenu perdu. Demain, qu'allons nous avoir ?
Il y a de moins en moins d'enfants, trop de chômage (donc moins de particuliers employeurs), beaucoup trop "d'assmats" (assistant(e)s maternel(le)s) vu que Pôle emploi propose automatiquement aux chômeuses de devenir assistante maternelle pour faire baisser leur statistique. C'est un vrai métier et pas un métier "bouche trou" ! Ce métier doit être fait par vocation !
Nous sommes de vrai professionnel de la petite enfance et les parents et les enfants ont besoin de nous.
Si cette réforme passe, nous ne pourrons continuer notre métier car nous ne pourrons plus vivre avec le peu que nous gagnons ! Comment feront les parents pour aller au travail si nous ne sommes plus là ?
Nous (assistants maternels en colère " Gilets Roses" ) avons écris de nombreux courriers qui ont été envoyés aux différents députés, la ministre du travail a répondu à coté et laisse le soin aux partenaires sociaux de prendre une décision par rapport à notre métier assez complexe. Sa réponse n'étant pas du tout satisfaisante, nous continuons notre mobilisation pour que cette réforme ne passe pas car il n'est pas normal que le gouvernement fasse des économies sur notre dos et il faut prendre en compte la spécificité de notre métier et ses contraintes !!!
De plus, nous venons de recevoir une directive du département que si un parent employeur ne fait pas les 11 vaccins obligatoires à son enfant, nous devons démissionner pour non-respect de l'obligation vaccinale. Trouvez vous logique qu'une assistante maternelle doit démissionner, aller devant les prud'hommes pour demander que cela passe en démission légitime et que ce n'est même pas sur que cela soit accepté ? Faut arrêter là !!!! Dans quel monde vivons nous ?
Et l'exonération des heures complémentaires et supplémentaires pour notre profession ? Nous sommes complètement dans le flou car notre rémunération étant assez complexe, PAJEMPLOI n'est pas à jour pour valider nos bulletins de salaire pour janvier ! Nous sommes le 23 janvier et personne pour expliquer aux parents comment ils vont faire pour trouver notre salaire de nos HC/S.
Et bien sur, cela n'es pas fini ! Le prélèvement à la source est repoussé pour 2020 pour les assistant(e)s maternel(le)s car trop complexe à mettre en route pour notre profession !
Ce à quoi doit faire face un(e) assistant(e) maternel(le) :
Liste proposée par Carole Fontaine :
- Faire face à des périodes de plus en plus sans demandes
- Faire face à des demandes très spécifiques (comme une amplitude horaire très importante : commencer à 5 h 00 du matin et terminer à 22 h 00, travailler 6 jour sur 7, accepter un contrat de travail de 15 h 00/semaine sans pouvoir accueillir un autre enfant car les jrs d'accueil sont aléatoires........)
- Adapter notre logement pratiquement comme une crèche mais sans subvention
- Faire face à de nombreux impayés de la part de nos employeurs
- Des employeurs qui sont complètement perdus sur les contrats de travail
- RAM (Relai d'Assistants maternels) qui raconte n'importe quoi tel que payement des cp 10%/mois alors que c'est illégal, calculer le salaire de l'assmat en partant sur du net mais c'est illégal et après, c'est l'assmat qui doit se dépatouiller avec les prud'hommes, si bien sur elle ose y aller!
- Travailler 50h/semaine pour arriver à 1000€
- Les aberrances de certains PMI lors des visites (là, il y en a un paquets)
- Les formateurs (pour la formation des assmats) qui racontent également n'importe quoi (le même problèmes que le RAM)
- Perte de salaire lorsqu'un enfant part à l'école mais pas de complément car il n'y a pas de rupture de contrat
- Pas de médecine de travail .......................................................Etc
Donc pour tout ces motifs nous allons nous battre. Nous sommes resté(e)s trop longtemps sans rien dire !
Voyons les divers réponses apportées par la ministre du travail et le président de l'Assemblée Nationale :
Justice sociale comme demande, et précarité et balayage des problèmes comme réponse, on comprend mieux la grogne des "assmats", mais il est important de rappelé que les problèmes ne datent pas d'hier, et que de nombreuses journées d'action ont eu lieu depuis de très nombreuses années, et que la réponse est souvent la même, l'ignorance de leurs problèmes, voir une progression de la précarisation.
Parfois ce sont leurs droits vis à vis des parents employeurs qui sont visés, parfois les services liés (RAM etc...) dont on coupe les budgets, parfois aussi c'est le sérieux de leur profession qui est remis en cause par certains, qui sans doute considère que ce n'est pas un "vrai travail"...
Toutes ces raisons font qu'aujourd'hui plus que jamais, les assistant(e)s maternelles ne lâcheront pas le combat pour une certaine justice sociale qu'elles et ils mènent, et il est certain que les dernières annonces sur la convention UNEDIC ne vont pas dans ce sens.
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