Expo collective à pourville
C’est à l’Espace de la Mer, dans la salle Claude Monet de Pourville-sur-Mer, que trois univers se sont côtoyés du 17 au 24 décembre dernier. Trois artistes, peintres et sculpteur, nous dévoilent leur monde à travers quelque unes de leurs œuvres. Cette exposition est à la fois une escale pour Daniela, déjà habituée des galeries après des tournées internationales (4 ans aux USA, exposante à Berlin etc.), mais également un baptême pour Marius, jeune sculpteur autodidacte, accompagné de son père Charles, peintre et dessinateur lui aussi présent à l’exposition. C’est dans une ambiance musicale feutrée accompagnant chacun de nos pas que l’exposition prend vie. Une atmosphère jazzy aux sonorités de trompette bouchée comme les aimaient Sinatra et Sidney Bechet.
Les femmes...
Depuis ses 2 ans, Daniela Codita-Muhr sait tenir un pinceau entre les mains. Née à Bucarest, elle a aujourd’hui une carrière internationale et un goût prononcé pour la couleur qu’elle tient, avoue-t-elle, de son père, Pavel Codita (lui aussi peintre), qu’elle décrit comme un « sorcier de la couleur ».
Si Daniela s’essaye à moult thèmes (nus, paysages normands de la Côte d’Albâtre), elle a un penchant tout particulier pour les oiseaux, qui retracent ses périodes. Durant 8 années, c’est plus de 260 toiles de faisans qu’elle réalisera avant d’entamer sa période « coq » récemment achevée. C’est dans les années 2000 que Daniela entame le coq de manière académique, puis enchaîne avec le cubisme, décline l’animal en noir & blanc, en grand format etc. Pendant 15 ans, l’artiste peintre a su tirer toute la profondeur et exploiter toute la complexité de l’animal.
Alors, pourquoi le coq ? Eh bien, après avoir passé 22 années en Allemagne et étant le seul être vivant lui ayant tenu compagnie, il fut une source d’inspiration intarissable : il
annonce la journée, il est soigneux envers ses femmes, c’est un symbole de vie, de couleur et de vivacité.
Aujourd’hui, il est temps à la série « cigogne bleue » de voir le jour. Pour Daniela, l’oiseau représente l’élan vers la liberté. Daniela comptabilise plus de 1600 toiles à son actif et
jouit d’une notoriété internationale, pourtant, c’est la première fois qu’elle expose à Pourville. Très heureuse de l’accueil et de l’intérêt du public au rendez-vous, sa prochaine exposition
sera renouvelée en Normandie l’année prochaine.
Site internet : http://www.codita.net
Chaine YouTube : youtube.com/channel/UCMHsz79dNj...
....Et les enfants d'abord
L’œuvre de Marius Frechon ne s’étend pas sur les murs mais occupe de part en part l’espace de la pièce. En effet, à 23 ans, Marius est sculpteur sur bois autodidacte. C’est à Pourville, accompagné de son père, Charles Frechon (lui aussi présent en tant qu’artiste peintre) qu’il expose pour la première fois. Grâce à lui, Marius baigne dans l’art depuis toujours.
Si son premier amour est la musique « de garage », le jazz et le blues, c’est aujourd’hui, et depuis avril dernier, pour la sculpture que son cœur balance. Découverte par hasard et que
très récemment, c’est en cherchant un emploi manuel en extérieur (apparemment, une carrière de bûcheron avortée) que l’idée de la sculpture lui vint comme un « pourquoi pas ? ».
C’est en forêt que l’idée prend forme. Il ramasse un morceau de bois qu’il décide de tailler : c’est une sculpture mi maya mi île de Pâques qui en ressortira et qui confirmera l’envie et le
potentiel de Marius. Lui procurant autant de plaisir que de tenir une guitare dans les mains, cette nouvelle passion lui apporte calme et sérénité. Marius peut à présent vider son esprit, chose
qui lui était impossible il y a quelques mois lors de sa période « garçon de café ». De plus, il peut aujourd’hui littéralement « toucher » son art, contrairement à la
musique, sensation qu’il apprécie beaucoup.
Marius, à la différence de son père qui travaille sur toile et papier, est plus à l’aide avec le volume. Son inspiration lui viens de son environnement qu’il enrichie au grès de son imagination : « c’est un peu comme regarder un nuage quand on est gamin », voir des formes, les interpréter et toujours les faire évoluer. Utilisant toute sorte de bois (flottés trouvés sur les bords de mers, frêne, pin…), il souhaite porter une réflexion au spectateur, que ce dernier se pose des questions indépendamment de l’inspiration de l’artiste.
C’est tout de même une note positive que l’on retient de l’ensemble de ses créations, une réalisation inconsciente (qui reflète cependant bien l’artiste). L’Oeilulusse morfaluse en est l’illustration, un petit esprit qui se nourrirait de toutes les mauvaises choses, mais qui garde un air moqueur, qui reste positif et rieur. L’humour et l’originalité, parfois le surréalisme résument ses œuvres à travers le Référence (un remonteur de rêves) ou le De l’homme à l’oiseau.
Le pionnier de la famille
Depuis 32 ans, Charles Frechon dessine et peint ses observations de ce qui l’entoure. Il représente son environnement, et a, de surcroît, une inspiration se retranscrivant dans des toiles aux thèmes très variés. Au travers de la visite, une certaine influence se ressent : tantôt flamande, tantôt impressionniste, parfois classique… Charles a plusieurs facettes à son pinceau.
Une partie de ses œuvres exposées est un ensemble de dessins : « ses racines » confie Marius, son fils. A l’instar de l’horloger, c’est avec une très grande précision et une patience à toute épreuve que le peintre dessine aujourd’hui. Ses armes ? Une loupe et un criterium. La peinture n’est toutefois pas mise à l’écart puisque le pinceau est reprit à chaque bon sujet déniché.
Sur toile, l’artiste parvient à représenter l’ombre et à capturer la lumière, à jouer avec les couleurs et à donner ainsi de la profondeur à chaque œuvre.
Bonus
Dans un coin de la salle, on peut trouver un jeune homme qui dessine. Un autre artiste ?
C’est effectivement la fibre artistique qui règne au sein de la famille Frechon puisque c’est le plus jeune des frères, Basil, qui est venu accompagner son aîné Marius à Pourville. A 18 ans, Basil dessine des planches sur commande et créer des skateboards « sur-mesure ». Dessin, peinture, pyrogravure…
Les planches crées sont toutes plus originales et personnelles les unes que les autres et nous vous invitons à apprécier le talent du benjamin sur Instagram et Pinterest.
Par Hortense Fleury
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